LA MACHINE INQUISITORIALE

L’Inquisition est une institution très organisée avec des réseaux d’informations, enquêtes et interrogatoires effectués par le Clergé. Les premiers tribunaux inquisitoriaux furent installés en 1234 à Carcassonne et à Toulouse. Un tribunal est présidé par l’Inquisiteur. C’est seulement dans la seconde moitié du XIIIè siècle qu’une procédure est élaborée. Elle va de la suspicion à l’accusation et a pour unique objectif de faire avouer le suspect.
La procédure inquisitoriale est la suivante :
• Un sermon général public est prononcé par l’Inquisiteur dans chaque localité où il s’arrête. Il dénonce l’hérésie, rappelle les dogmes de la véritable orthodoxie et propose à la foule un délai de réflexion : « le temps de grâce » pour inciter au repentir et surtout à la délation.
• Les informations et témoignages obtenus permettent d’établir des listes de suspects.
• Les suspects sont par la suite convoqués et interrogés. Ils doivent se confesser et tout dire sinon ils risquent la condamnation pour parjure devant l’Inquisiteur.
• Un bon nombre de suspects sont mis au cachot pour un autre interrogatoire au cours duquel la torture est parfois utilisée . L’Inquisiteur exerce aussi une pression psychologique en posant des questions dans le but de montrer que le suspect se contredit.
• La sentence prononcée est sans appel : peine de prison, peine de mort par le feu, absolution avec ou sans pénitence, ou abjuration (serment dans lequel le suspect s’engage envers l’Inquisiteur, lui et ses biens et où il est obligé de se repentir, avouer ses erreurs).


En 1233 l’Inquisition pontificale est créée, c’est un tribunal chargé spécialement de lutter contre l’hérésie. Cette juridiction d’exception est sous l’autorité directe de Rome mais étend son activité dans toute l’Europe et traque toute hérésie. L’hérésie est le plus grave des crimes et le plus sévèrement puni, souvent par la peine de mort. Elle consiste en le rejet conscient d’un dogme ou en la ferme adhésion à une secte dont les doctrines ont été condamnées par l’Eglise comme contraires à la foi. Etait considéré comme hérétique tout ceux qui n’étaient pas membres de l’Eglise catholique, tout ceux qui s’écartaient de la foi ou qui se laissaient séduire par une opinion erronée sur les choses de la foi.


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