1) La lunette astronomique
En 1609 Galilée découvre l’existence de la lunette,
fabriquée par les opticiens hollandais. Mais ces lunettes, faites
de deux lentilles, ne grossissent que deux ou trois fois, et donnent
une image floue et déformée de l’objet observé,
d’où le manque d’intérêt des savants
de l’époque pour cette invention. De plus, pour eux, un
instrument d’optique quel qu’il soit serait nuisible, car
il ne peut faire voir que des illusions, des tromperies sans rapport
avec la vérité. Cependant Galilée n’a pas
ces préjugés et pour lui l’expérience est
le premier moyen de découvrir, c’est pourquoi il décide
d’utiliser cette lunette.
Pour améliorer le grossissement et la netteté de la vision,
Galilée utilise deux lentilles spéciales, fabriquées
par lui même à Venise, capitale européenne du travail
du verre. La première lentille est une lentille divergente de
forte concavité et la seconde est une lentille convergente de
faible convexité. Il construit alors une lentille qui donne une
image grossie six fois, nette et non déformée de l’objet
observé, puis une nouvelle dont le grossissement*
est cette fois de neuf, et ainsi jusqu’à obtenir une lentille
dont le grossissement atteint trente.
Avec cette lunette Galilée va observer le ciel,
d’où le nom de lunette astronomique, et va faire de formidables
découvertes.
2) La Lune :
Avec sa lunette qui grossit neuf fois, Galilée va observer la
Lune et faire des dessins de ses observations.
Galilée a dessiné pour le Messager
Céleste la Lune telle que lui a révélée
sa lunette :
Il dira dans le Messager Céleste : « quatre
ou cinq jours après la nouvelle Lune, quand la Lune a des cornes
brillantes, la limite entre l’ombre et la lumière n’est
pas du tout une ligne uniforme comme sur une sphère parfaite,
mais au contraire elle est accidentée, irrégulière
et pleine de zigzagues ». Pour lui il n’y a aucun doute
la Lune est montagneuse.
Il va également donner une explication au phénomène
de « la lumière cendrée de la Lune ». La «
lumière cendrée » est l’illumination grisâtre
qui couvre le reste de la Lune quand la partie éclairée
est un croissant fin, juste après ou avant la nouvelle Lune.
Il démontre que cette lumière n’est produite ni
par la Lune elle-même (sinon on verrait la Lune lors des éclipses),
ni par les étoiles, ni par les rayons du Soleil « traversant
» la Lune comme l’avaient suggérés des auteurs.
Il ne reste alors que la Terre, et en effet quand la Lune tourne vers
nous sa moitié sombre, la Terre tourne précisément
vers elle sa moitié éclairée. La « lumière
cendrée » n’est rien d’autre que « le
clair de Terre sur la Lune ». Ainsi la Lune est lumineuse comme
la Terre, elle réfléchit comme cette dernière les
rayons lumineux provenant du Soleil. Cette analogie entre la Terre et
la Lune est d’ores et déjà contraire aux principes
de séparation absolue entre la Terre et le Ciel ou tous les autres
corps célestes. Galilée, grâce à sa lunette
et ses observations, fait alors beaucoup mieux la différence
entre les planètes telles que la Terre et la Lune qui réfléchissent
la lumière, et les étoiles qui l’émettent.
Il va par la suite découvrir d’autres étoiles de
la Voie Lactée et des planètes telle que Jupiter.
3) Jupiter
Galilée fabrique alors une lunette encore plus perfectionnée,
elle grossit trente fois. C’est avec elle qu’il fait une
de ses plus belles découvertes. Il écrira à ce
propos dans son livre : « le sept janvier de cette année
1610, à la première heure de la nuit, alors que je regardais
les astres avec la lunette, Jupiter se présenta à moi
; et comme j’avais mis au point un instrument vraiment excellent,
j’aperçus près de la planète trois astres,
petits certes mais très brillants[…]. Leur arrangement
par rapport à Jupiter était le suivant »
Il continue ainsi ses observations :
Le 8 janvier :
Il pense que ces « petits astres » sont des étoiles
devant lesquelles Jupiter se déplace. Seulement, à cette
époque de l’année Jupiter devrait se déplacer
dans l’autre sens.
Le dix janvier :
Jupiter se serait maintenant déplacé dans l’autre
sens. Il en déduit alors que ces astres sont des lunes qui tournent
autour de Jupiter.
Le treizième jour il découvre même un quatrième
satellite de Jupiter :
Galilée trouve ici un argument pour affirmer qu’il en est
de même pour la Lune qui tourne autour de la Terre.
4) Vénus
Une dernière découverte va suffir à Galilée
pour apporter des preuves décisives en faveur de l’héliocentrisme*.
L’héliocentrisme
: concept selon lequel le Soleil est au centre du système solaire
et que les autres planètes, comme la Terre, tournent autour de
lui.
Il découvre, toujours grâce à
sa lunette astronomique, que Vénus a des phases, exactement comme
la Lune. La seule explication plausible de ce phénomène
est le fait que Vénus est tantôt devant, tantôt derrière
le Soleil. De plus ces phases montrent clairement que Vénus est
lumineuse, comme la Terre ou comme la Lune, elle réfléchit
les rayons lumineux provenant du Soleil.
Le Soleil joue donc un rôle unique, les autres planètes,
sont à l’image de la Terre, immobiles. Il démonte
ainsi un argument puissant élevé contre le système
copernicien, qui est l’héliocentrisme. Selon ce système
la distance entre la Terre et Vénus varie, la taille de Vénus
devrait donc aussi varier, ce qui n’est pas le cas quand on l’observe
à l’œil nu. Or Galilée, avec sa lunette, voit
bien que sa taille varie au cours du temps. Il renforce ainsi la théorie
de Copernic*.
5) Ses conclusions à la suite
de l’héliocentrisme de Copernic
Début XIIIe siècle une grande bataille couvre les milieux
scientifiques. Une bataille au sujet du Ciel : les vieilles idées
de Ptolémée* imposées depuis deux mille ans sont
remises en question par une théorie nouvelle, celle de Copernic.
Copernic est un mathématicien polonais du XIIIe
siècle. Il pense que le Soleil est immobile, que la Terre tourne
autour de lui ainsi que les autres planètes et que les mouvements
des étoiles ne sont qu’apparents et dus à la rotation
de la Terre, c’est l’héliocentrisme du mot grec «
hélio » qui signifie le Soleil. Par ses observations
Galilée confirme la théorie de Copernic. Cependant, comme
nous allons le voir, ces idées sont en contradiction avec la
Bible. Heureusement pour Copernic, son livre dans lequel sont publiées
ses théories, ne paraît qu’à sa mort, avec
une préface qui prend soin d’expliquer que ces idées
sont des hypothèses mathématiques sans réalité.
Aussi l'Eglise ferme-t-elle les yeux. Ce n’est pas le cas de Galilée
qui va avoir des problèmes avec l’Inquisition.
*Ptolémée : voir définition III.
premier paragraphe
*Copernic : voir définition II. cinquième paragraphe
*le grossissement : voir définition II. premier paragraphe
*l’héliocentrisme : voir définition II. quatrième
paragraphe